Par Jean-David, le 24 mars 2025 - 8 min de lecture

Clarifiez votre positionnement avant de vous lancer

Avant même de remplir un formulaire administratif, il y a une étape cruciale que trop d’entrepreneurs grillent : poser les bases solides de leur projet. Beaucoup se lancent, portés par l'enthousiasme, sans avoir réfléchi en profondeur à leur positionnement ni à la manière dont ils vont se différencier. Résultat : un démarrage laborieux, des efforts commerciaux inefficaces, voire des erreurs stratégiques coûteuses.

Clarifiez votre idée et votre positionnement avant de vous lancer

1. Définissez votre proposition de valeur

La proposition de valeur est le cœur de votre projet. Elle correspond à la promesse unique que vous faites à vos clients : quel problème vous résolvez pour eux et en quoi votre solution se démarque. C’est une déclaration concise qui présente les avantages de votre produit ou service et toutes les bonnes raisons pour lesquelles le client devrait le choisir​.

Prenez le temps de formuler clairement ce que vous offrez, à qui, quel besoin vous comblez, et ce qui vous rend spécial. Par exemple, votre offre apporte-t-elle un gain de temps inédit, une économie financière, une expérience utilisateur simplifiée ou un résultat que les concurrents n’offrent pas ?

Un outil utile pour travailler cette proposition de valeur est le Value Proposition Canvas, qui aide à faire correspondre point par point les attentes du client et les caractéristiques de votre offre. Posez-vous notamment ces questions :

  • Quel problème concret résolvez-vous ?
  • En quoi êtes-vous mieux ou différent ? (Prix, rapidité, qualité, approche…)
  • Quelles sont vos forces distinctives ? (Expertise rare, service sur-mesure, proximité…)

Exemples percutants :

  • « Une application ultra-intuitive qui simplifie la comptabilité des freelances, sans jargon. »
  • « Des repas végétariens livrés en 20 minutes, 100% locaux, sans compromis sur le goût. »

Originalité inspirante : un coiffeur qui ne propose que des coupes zéro déchet, dans un salon construit en matériaux recyclés.

Soyez clair, concis et orienté client. Cette promesse deviendra la base de votre argumentaire commercial.

2. Identifiez votre client idéal

Si « tout le monde » est votre client, alors personne ne l’est vraiment. Identifier votre client idéal (votre persona) est indispensable pour adapter votre discours, votre produit et votre stratégie marketing.

Cherchez à définir le plus précisément possible ce personnage cible : ses caractéristiques démographiques (âge, profession…), mais surtout ses besoins, ses motivations et ses frustrations principales. Mettez-vous à sa place pour comprendre ce qu’il recherche réellement. La carte d’empathie est un excellent outil pour cela : elle permet de visualiser de manière collaborative ce que pense, voit, entend, dit, ressent et fait votre client type​/

  • En clair, quels problèmes rencontre-t-il au quotidien ?
  • Quelles solutions utilise-t-il déjà et qu’en pense-t-il ?
  • Qu’est-ce qui pourrait le convaincre ou au contraire le freiner ?

Plus votre client idéal est défini avec précision, plus il vous sera facile d’adapter votre offre et votre communication. Ne craignez pas d’être trop spécifique : au contraire, une offre ciblée aura bien plus d’impact sur ceux qui se sentent concernés, plutôt qu’un message trop général qui se perdra dans la masse.

Si vous avez par exemple en tête de cibler les jeunes parents actifs d’une grande ville avec un service de repas santé livrés à domicile, décrivez leur journée type, leurs contraintes (temps limité, envie de bien manger…) et comment votre solution s’intègre parfaitement dans leur vie. Cette compréhension fine guidera toutes vos décisions, du design du produit au ton à employer dans vos publicités.

Exemple : Sophie, 35 ans, consultante en stratégie indépendante. Problème : elle déteste la paperasse, a peu de temps et cherche une solution mobile, simple, sans engagement. Gardez ce persona en tête à chaque décision !

3. Analysez le marché concurrentiel

Étudier la concurrence vous permet de situer votre idée dans son environnement de marché.

  • Qui sont les acteurs déjà en place sur le créneau que vous visez ?
  • Qu’offrent-ils, à quels prix, et comment communiquent-ils ?

Repérez ce qui fait leur succès et, surtout, les attentes des clients qui resteraient éventuellement insatisfaites. L’objectif n’est pas de copier les concurrents, mais au contraire de trouver votre angle différenciant. Par exemple, vous pourriez constater que tous les restaurants d’un quartier proposent de la vente à emporter mais aucun ne livre à domicile le soir : si votre concept de food truck se lance dans cette zone, la livraison pourrait être votre atout distinctif.

Réalisez un petit benchmark des points forts et faibles de chacun de vos concurrents directs ou indirects (produits, tarifs, expérience client, réputation en ligne…). Vous pouvez aussi analyser les avis clients qu’ils reçoivent : cela mettra en lumière les frustrations courantes du marché (« tel service est trop lent », « tel produit manque de fiabilité »…) et donc des opportunités d’y répondre mieux.

N’hésitez pas à utiliser des outils comme une matrice concurrentielle ou le modèle des 5 forces de Porter pour structurer votre analyse, surtout si votre secteur est très concurrentiel. À l’issue de ce travail, vous devriez être capable de compléter cette phrase : « Contrairement à mes concurrents, mon entreprise apporte ___ à des clients qui ___ ». C’est le signe que vous avez identifié un positionnement clair dans le paysage existant.

4. Un outil pratique : le Business Model Canvas

Avoir une bonne idée ne suffit pas : il faut aussi réfléchir à comment elle va fonctionner en pratique et générer de la valeur. Le Business Model Canvas (BMC) est un gabarit très utile pour ça. Il s’agit d’un tableau en neuf cases qui offre une vue d’ensemble de votre modèle économique​.

Ces neuf blocs clés couvrent tous les aspects du projet :

  • vos segments de clients,
  • votre proposition de valeur centrale,
  • les canaux par lesquels vous allez atteindre vos clients,
  • la nature de la relation client que vous envisagez,
  • les ressources clés nécessaires,
  • vos activités clés,
  • vos partenaires clés,
  • les sources de revenus,
  • la structure de coûts.

En remplissant ce canevas, vous visualisez concrètement comment tous ces éléments s’articulent les uns avec les autres.

Commencez par le remplir avec vos hypothèses actuelles, même si tout n’est pas encore certain. Cet exercice mettra en évidence les zones qui méritent d’être approfondies ou testées (par exemple : un partenaire important à sécuriser, ou une structure de coûts à optimiser).

Le BMC est évolutif : il est normal de le faire évoluer en même temps que votre idée se précise. Pensez donc à le garder à jour tout au long de la maturation de votre projet.

5. Pensez à l’assurance dès la phase de conception

Un aspect pratique souvent négligé par les créateurs d’entreprise est la question des assurances professionnelles. Pourtant, se lancer sans être assuré peut mettre en danger votre activité naissante. En amont, prenez le temps de réfléchir aux risques liés à votre activité et comment vous allez les couvrir​. Distinguez les risques :

  • pour lesquels une assurance est légalement obligatoire dans votre secteur (par exemple la responsabilité civile professionnelle pour certaines professions réglementées)​
  • qui ne sont pas imposés par la loi mais que vous pouvez financièrement assumer en cas de problème mineur,
  • qui, s’ils se produisaient, pourraient carrément mettre votre entreprise en péril – ceux-là doivent absolument être assurés​.

Durant les premières années, votre entreprise est particulièrement vulnérable, il faut donc être préparé aux imprévus​. En pratique, la RC Pro est la première couverture à prévoir pour la plupart des métiers : elle protège en cas de dommages causés à autrui (un client, un fournisseur…)​

Selon votre activité, d’autres assurances peuvent s’ajouter : assurance des locaux et du matériel, assurance décennale (pour les constructions), assurance perte d’exploitation, mutuelle santé, prévoyance du dirigeant, etc.

Chaque métier a ses spécificités, donc renseignez-vous auprès de sources fiables (assureurs, réseaux d’accompagnement, sites officiels) sur les obligations et bonnes pratiques de votre domaine. L’important est de ne pas négliger ce sujet : un sinistre, un accident ou une mise en cause de votre responsabilité peuvent coûter très cher et même compromettre la survie de votre jeune entreprise. En anticipant ces besoins dès le départ, vous pourrez exercer votre activité l’esprit plus tranquille.

6. Passez à l’action !

  • Notez noir sur blanc votre proposition de valeur.
  • Décrivez votre client idéal en quelques lignes.
  • Téléchargez un template de Business Model Canvas.
  • Repérez les zones où un besoin d’assurance pourrait s’imposer.
  • Clarifiez ces points maintenant… et vous gagnerez des mois d’hésitations et d’erreurs plus tard !

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